lundi 14 janvier 2013

Accord Hersant-Tapie : dont acte... et maintenant des actes ! Bernard Tapie est depuis ce matin co-actionnaire du groupe Hersant. Tels sont « les faits et rien que les faits » si chers à notre nouveau patron. Ainsi en a donc décidé le tribunal de commerce de Paris après des mois de tergiversation. Dont acte. On ne commente pas une décision de justice¤? Ce pourrait être la règle n° 1 de cette obscure charte d’attitude que semble vouloir imposer aux journalistes Bernard Tapie. Si ce n’est que le SNJ n’a pas l’intention de laisser museler son droit d’expression syndicale. Et cet accord financier soulève tout de même quelques interrogations. À commencer par les conditions du « deal », bien favorable à GHM, qui efface d’un coup de baguette magique la quasi-totalité de ses 200 millions d’euros de dettes. Des dettes ? Le groupe Hersant ne doit pas oublier qu’il en a contracté aussi à notre égard. C’était en 2008, dans le cadre d’un pacte d’actionnaires, les salariés coopérateurs de la SAPO Nice-Matin ont consenti à bien des efforts en échange d’un financement à long terme des nouvelles rotatives. Aussitôt accordée, la ligne de crédit a été rapatriée par la holding pour combler ses propres vicissitudes financières. Les salariés de la SAPO se sont alors retrouvés bien seuls, c’est le mot, puisque les départs prévus par ce pacte de dupes, eux, ont bien eu lieu. Et voilà qu’un nouveau changement d’actionnaire risque d’amputer encore un peu plus une rédaction déjà exsangue. Des départs – volontaires s’entend – il y en aura sans doute encore. Dans le cadre de l’ouverture d’une nouvelle clause de cession ? Bernard Tapie, avec ses mots à lui, a déjà dit qu’il y était opposé (1). Sauf que ce n’est pas à lui d’en décider, c’est la loi. Les juridictions concernées définiront les conditions de ces départs volontaires. Mais, n’en déplaise à notre nouveau patron, ce qui aujourd’hui importe le plus aux salariés du groupe ce n’est pas tant de « tirer des coups » à moindres frais que de tirer des exemplaires de Nice-Matin, Var-matin et Corse-Matin. Le maintien de notre diffusion papier, le développement et surtout la valorisation de notre production numérique, d’éventuelles diversifications… Tels sont les défis que s’est engagé à relever Bernard Tapie, ainsi que Philippe Hersant puisqu’il reste dans la danse. Il n’est évidemment pas question de faire un procès d’intention au premier avant même son arrivée dans ces murs, même si le second a perdu le peu de confiance que nous lui accordions encore lorsqu’il tenta de vendre, en catimini, ces mêmes murs. Nous espérons toutefois que l’audit annoncé par Bernard Tapie ne se contentera pas, comme cela a toujours été le cas par le passé, d’examiner la colonne « dépenses ». Pérenniser les journaux du Sud-Est cela passe nécessairement par des investissements et non de nouvelles coupes sombres. Bernard Tapie a annoncé, sans plus de précision, qu’il était prêt à investir 100 millions d’euros. Dont acte, encore. Mais le SNJ aussi préfère « les faits et rien que les faits » aux déclarations d'intention. 1- « Je ne vais pas payer pour que vous alliez tirer des coups !» Cf. nombreux articles de presse rapportant les propos qu’aurait tenus Bernard Tapie devant nos collègues de La Provence.

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